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Etat des populations
mercredi 23 octobre 2013
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Etat de la population mondiale
Le déclin de la population de Râle des genêts a été rapporté dès le XIXème Siècle, et ne fit que s’accélérer dans la seconde moitié du XXème siècle.
Durant les 50 dernières années, la population mondiale aurait souffert d’une perte de plus de 50% de ses effectifs.
Dans de nombreuses régions où l’espèce était abondante jadis, elle a disparu dès les années 1980.
Les bastions de la population européenne se situent actuellement dans les pays de l’Europe de l’Est. Bien que l’espèce y semblait prospère durant les années 1990, on y a détecté un déclin récent. Au milieu des années 1990, le râle y avait connu un redressement de sa population, en partie dû à l’abandon de l’agriculture dans des régions entières des pays sous domination de l’ancienne Union Soviétique. Cela a créé des conditions favorables, mais temporaires de nidification. Il en résulta une augmentation des effectifs mondiaux.
**Tendances récentes
L’effectif européen, estimé à 92.000 - 200.000 mâles chanteurs en 1994, a été revu à la hausse, en raison d’une amélioration de la connaissance du statut de l’espèce en Europe de l’Est. En 2004, la taille de la population européenne était estimée entre 1.138.000 à 1.822.000 mâles chanteurs.
Bien que restant menacé en Europe, des augmentations ont été reportées dans plusieurs pays, notamment en Grande-Bretagne où la population a plus que doublé suite au succès de l’application du plan d’actions national.
Etat de la population française
1930 : les premières données de distribution du Râle
Bien que des écrits relatent la présence de l’espèce dès le 17ème siècle, les premières données documentées sur la distribution du Râle en France datent des années 1930. A cette époque, le Râle des genêts était nicheur dans 74 départements ; c’est-à-dire dans quasiment toute la France, exceptées dans les régions du sud (Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d’Azur).
1950 : le début du déclin
Les données ornithologiques de la période 1950-1960 ne mentionnent plus la présence de l’espèce dans quelques régions : Bretagne, Limousin, Auvergne et Ile-de-France, d’où elle a probablement disparu à cette période. Les régions principalement occupées alors étaient le Centre-Ouest, l’Est et le Nord du pays.
1975-1992 : un déclin considérable
Le premier inventaire spécifique du Râle des genêts, mené de 1982 à 1984, a montré que l’espèce était absente, ou en forte diminution, sur de nombreux sites qui étaient encore relativement importants durant les années 1970, tels que la vallée de la Dordogne, la Vendée, la Sologne, la Brenne, le Nord-Pas-de-Calais et l’Estuaire de la Somme. Les estimations réalisées à partir de ces dénombrements indiquaient une population comprise entre 1 600 et 2 200 individus. Les inventaires menés entre 1985 et 1989 lors du second atlas des oiseaux nicheurs montrent une distribution nationale du Râle relativement semblable. Le deuxième inventaire spécifique (1991-92) a, quant à lui, mis en évidence une diminution sensible, tant des effectifs, que de l’aire de distribution du Râle des genêts. Il disparaissait d’Alsace, de Lorraine (où il est réapparu depuis) et des Alpes. Le nombre de mâles chanteurs n’était, alors, plus que de 1 100-1 200, soit une baisse de plus de 40% des effectifs en moins de 10 ans.
1992-1998 : une stabilisation relative
Des dénombrements de Râle des genêts, réalisés sur les sites majeurs entre 1992 et 1997, indiquaient que l’espèce était toujours présente dans un certain nombre de sites où elle n’avait pas été mentionnée lors de la précédente enquête. En outre, près de 90% des effectifs nationaux nichaient dans les ZICO, soit 1 191 mâles chanteurs. En 1998, on dénombrait près de 1 300 chanteurs concentrés pour la plupart dans 7 principaux secteurs ; les Basses Vallées Angevines, le Val de Saône, le Val de Loire, les Vallées alluviales du Nord et de l’Est de la France, le Val de Charente et le Marais Poitevin, la Vallée de la Vienne (Indre-et-Loire) et la Normandie.
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1999 à nos jours : le déclin
Un fort déclin s’est ensuite produit, avec un total national de 490 à 560 chanteurs dénombrés lors de la 4ème enquête nationale alors que les dispositifs agro-environnementaux ont cessé sur plusieurs sites. En 2009, dernière année du plan et 5ème enquête nationale, la population s’est maintenue à cet effectif : 495 à 551 mâles chanteurs. L’espèce a poursuivi son déclin ensuite, n’atteignant même plus les 400 mâles chanteurs de 2010 à 2012.
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